Le dimanche à Ndiaffate, département de Kaolack, le Premier ministre Amadou Ba a demandé au Président Macky Sall de déclarer sa candidature afin de leur permettre de lancer rapidement la campagne électorale de la majorité à la Présidentielle de 2024.
Les responsables de Bby s’étaient donné rendez-vous pour la tenue du méga meeting régional d’investiture du Président Macky Sall.
Par El Math NIANG-Le Premier ministre et ses camarades de parti, qui étaient en meeting hier à Ndiaffate, veulent accélérer la cadence en direction de la Présidentielle de 2024. Et Amadou Ba, pour l’exprimer de vive voix, n’a pas trouvé meilleure tribune que la rencontre politique qu’ils ont tenue au cœur du Saloum. C’est au cours de celle-ci que ce responsable de l’Apr a invité le patron de son parti et président de la République, Macky Sall, à déclarer officiellement sa candidature au scrutin présidentiel de 2024. Le chef du gouvernement a indiqué qu’une réaction positive du Président Macky Sall leur permettra de lancer rapidement leur campagne électorale.
Amadou Ba a aussi salué la forte mobilisation de la jeunesse au meeting de Ndiaffate. «Nous trouvons une population acquise à la cause de Macky. Nous n’avons pas d’autres choix que poursuivre la mise en œuvre du programme de Macky Sall et transformer cette majorité», a affirmé le Premier ministre, en magnifiant l’«unité retrouvée» de la majorité.
«Le 30 mars, «Fay pneus yi, taal ndogu yi»»
Pour coller à l’actualité politico-judiciaire, qui a entraîné des émeutes nées du procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko, le ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, dira : «Nous avons déclaré la journée du 30 (mars, date de la tenue du procès en audience spéciale), journée du civisme avec l’opération «Fay pneus yi, taal ndogu yi». Le 30, on ne mettra le feu nulle part, il n’y aura pas de saccage non plus, mais plutôt des actions d’héroïsme et de patriotisme durant le Ramadan. A la place des pneus brûlés, les jeunes entretiendront plutôt les feux qui cuisent les repas de rupture du jeûne», a annoncé le ministre de la Jeunesse, non sans lancer de piques en direction du leader du parti Pastef.
Le meeting de Ndiaffate a drainé beaucoup de monde. Il a aussi enregistré la présence de nombreux responsables locaux du parti au pouvoir et des alliés, notamment Moustapha Niasse, ancien président de l’Assemblée nationale, du député socialiste, Abdoulaye Willane, du Dg de la Senelec, Pape Mademba Bitèye, de Modou Ndiaye «Rahma», de l’homme d’affaires Baye Ciss, du Premier ministre Amadou Ba, de la députée-maire Aïssatou Ndiaye Tall.
«Que Macky Sall ait l’esprit tranquille. Dans le Saloum, nous avons vu toutes les réalisations du Président dans la région. On va gagner haut la main», a déclaré la maire de Ndiaffate, en martelant que c’est «une demande sociale», une «obligation». «Devant la face du monde, la République restera debout avec des institutions fortes. La jeunesse restera debout», a-t-elle ajouté. Pour Ahmed Youssou Benjelloun, président du Conseil départemental de Kaolack, «il n’y a pas d’alternative» : «Macky Sall est notre candidat. Il ne saurait en être autrement.»
«Le désenclavement des villes sera total dans le deuxième quinquennat et l’autoroute sera terminée en 2023», a-t-il annoncé dans la foulée.
Du reste, Amadou Ba a appelé les Sénégalais à sauvegarder les valeurs démocratiques et de paix du pays, et les membres du parti à cultiver l’unité autour de l’essentiel.
Macky Sall compte-t-il prétendre à une nouvelle candidature pour la future présidentielle ? C’est la question que tout le monde se pose. Comme à son habitude, c’est dans un média étranger qu’il s’est encore exprimé sur la question.
«Cette question m’a été posée des dizaines de fois. Dans mon camp, les gens se sont déjà positionnés pour m’investir comme candidat. Je n‘ai pas encore apporté ma réponse. J’ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise», a-t-il dit à nos confrères de «L’Express»
Cependant, sur le plan juridique, le chef de l’Etat indique qu’il a le droit de présenter une nouvelle candidature : «Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps. J’ai été élu en 2012 pour un mandat de sept ans. En 2016, j’ai proposé le passage au quinquennat et suggéré d’appliquer cette réduction à mon mandat en cours. Avant de soumettre ce choix au référendum, nous avons consulté le Conseil constitutionnel. Ce dernier a estimé que mon premier mandat était intangible et donc qu’il était hors de portée de la réforme. La question juridique est donc réglée. Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets.»
Quid de ses nombreuses déclarations antérieures dans lesquelles il a déclaré qu’il ne se présenterait pas, Macky Sall répond : «Je ne me dédis pas. J’ai donné une opinion qui correspondait à ma conviction du moment. Celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position. Nous sommes en politique. Mais pour l’instant, je n’ai pas déclaré ma candidature. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.»
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En fin de mandat, Doudou Ndir sera bientôt remplacé à la Tête de la Commission électorale nationale autonome (Cena).
À 11 mois de la présidentielle, un changement devrait s’opérer à la tête de la Cena. En effet, selon l’Observateur, C’est l’ancien Président de la Cour suprême, Cheikh Tidiane Coulibaly, magistrat à la retraite, qui va remplacer Doudou Ndir à la tête de l’institution.
Selon L’Observateur, le chef de l’Etat, Macky Sall, a déjà acté la décision. Il ne reste que la publication du décret. Outre le président Doudou Ndir, d’autres membres de la Cena, comme le Vice-Président Papa Sambaré Diop, le journaliste Issa Sall, ont épuisé leur mandat et seront remplacés.
Émeutes à Dakar, guerre en Ukraine, Poutine et Françafrique. Dans un entretien exclusif à L’Express, le président du Sénégal livre ses quatre vérités.
L’Express : Une vingtaine de pays africains – y compris le Sénégal – se sont abstenus d’exiger le retrait de l’armée russe d’Ukraine lors du vote des résolutions à l’ONU en mars 2022 et février 2023. Pourquoi ?
Comment s’est déroulée votre rencontre avec Vladimir Poutine, le 3 juin à Sotchi ?
Nous souhaitions aussi apporter un message de paix afin que les Russes essaient, avec les Ukrainiens, de conclure un cessez-le-feu. De cet entretien, je retiens une chose : tout ce que Poutine m’a dit s’est vérifié ultérieurement : un accord sur l’exportation des céréales par la mer Noire a bien été conclu, sous l’égide de la Turquie et les Nations Unies. Cette rencontre a eu une autre utilité : elle me permet aujourd’hui de faire passer des messages au Kremlin en faveur d’un retour à la paix.
Dans quel état d’esprit était-il ?
Quel est le bilan de votre mandat à la tête de l’Union africaine, qui a coïncidé avec la guerre en Ukraine ?
Nous avançons sur la question de la représentation de l’Afrique dans les instances internationales. Notre continent, dont le PIB global équivaut à celui de la huitième économie mondiale, doit intégrer le G20, qui réunit les vingt premières puissances de la planète. J’ai plaidé en ce sens devant les dirigeants du G7, en juin dernier. La France a été la première à répondre favorablement. La Chine, la Russie et l’Arabie saoudite m’ont également réservé un accueil favorable.
La société militaire privée russe Wagner, liée au Kremlin, étend son emprise en Afrique. Êtes-vous inquiet ?
En outre, toute menace sur l’Afrique, et le terrorisme en est assurément une, est une menace globale qui exige une réponse globale. Or, les opérations de maintien de la paix telles qu’elles fonctionnent actuellement sont inefficaces. C’est une doctrine dépassée et inadaptée à la lutte contre le terrorisme. J’ai réitéré ce plaidoyer lors de mon mandat à la tête de l’Union africaine ; hélas en vain.
Le Sénégal est-il menacé par la progression du djihadisme ?
Absolument. Non seulement, notre voisinage immédiat est dangereux, mais nous savons qu’il existe des cellules dormantes sur notre propre territoire. N’oubliez pas que nous sommes membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui prévoit la libre circulation des personnes et des biens. Un
individu peut donc se déplacer sans passeport dans 15 pays de la région. C’est un facteur de vulnérabilité. Mais nous ne restons pas les bras croisés. Nous musclons notre réponse militaire à la frontière du Mali et participons au désenclavement de cette zone frontalière qui manque de tout. Et cela, au moyen de programmes de développement communautaires qui apportent des services sociaux, de l’eau, de l’électricité, améliorent la voirie et renforcent l’employabilité des jeunes.
Au Sénégal, l’opposition est fortement mobilisée en soutien de son leader Ousmane Sonko, poursuivi dans une affaire de viols présumés et une autre de diffamation. Son camp accuse le pouvoir de vouloir l’écarter de la course à la présidentielle de février 2024. Votre commentaire ?
Craignez-vous des émeutes comme celles de mars 2021, qui avaient fait 14 morts ?
La perspective d’un troisième mandat inquiète une partie de la société civile et certains de vos partenaires occidentaux…
Dans votre autobiographie publiée avant la présidentielle de 2019, Le Sénégal au cœur, vous affirmiez briguer votre « deuxième et dernier mandat ». Direz-vous comme votre prédécesseur Abdoulaye Wade, en 2012 : « Ma waxoon waxeet » (Je l’ai dit, je me dédis) ?
Je ne me dédis pas. J’ai donné une opinion qui correspondait à ma conviction du moment. Celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position. Nous sommes en politique. Mais pour l’instant, je n’ai pas déclaré ma candidature. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
Il se murmure qu’Emmanuel Macron a tenté de vous en dissuader…
Au classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, établi en 2022, le Sénégal perd 24 places. Quelle est votre explication ?
L’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré a également été inculpé en janvier pour « diffusion de fausses nouvelles », pour avoir demandé, dans une lettre ouverte, si vous aviez versé un don à Marine le Pen ?
La relation France-Afrique semble dans l’impasse. En plaidant pour un nouveau partenariat lors de son récent voyage sur le continent, Emmanuel Macron a-t-il trouvé le ton juste ?
Emmanuel Macron, qui constate le recul des intérêts français, cherche une voie pour bâtir une nouvelle relation de confiance avec l’Afrique. C’est légitime. Une chose me semble importante : il a insisté sur la nécessité de dépasser certains préjugés hérités du passé et de construire une relation d’égal à égal, en partenariat, car c’est aussi cela
la nouvelle donne en Afrique. Par ailleurs, il dit qu’il souhaite s’adresser directement aux citoyens et au secteur privé. C’est bien… mais il ne faut pas oublier que les États demeurent incontournables.
Vous faites-vous ici référence au sommet de Montpellier, en octobre dernier, qui s’est tenu avec les sociétés civiles africaines, mais sans les chefs d’Etat ?
L’hostilité à l’égard de la politique française en Afrique est à son apogée. Comment l’expliquez-vous ?
SOURCE: L’EXPRESS