Au Mali, en moins de deux semaines, au moins six attaques et affrontements ont eu lieu entre signataires de l’accord de paix d’Alger. Et la menace terroriste se rapproche désormais de Bamako, selon un document de l’armée obtenu par RFI.
Les ordres de l’état-major malien ont été transmis le 7 septembre dernier à toutes les unités de gendarmerie de la région de Bamako : « Risques élevés d’attaques kamikazes dans Bamako et les environ aux moyens de tricycles », dit le message. « Renforcer la sécurité à l’intérieur des camps », « contrôler systématiquement tous les engins, y compris les moto-taxis » et « redoubler de vigilance », est-il encore précisé.
Ce document, que RFI s’est procuré (lire ci-dessous), met en lumière la tension qui règne dans la capitale malienne. Jeudi dernier, déjà, une attaque au pick-up piégé a été déjouée à Kati Koko-Plateau, dans la ville-garnison de Kati, siège de la junte.
En réalité, depuis un an, la menace terroriste n’a jamais faibli dans la métropole malienne. Dès l’été 2022, le chef d’état-major des Famas, le général Oumar Diarra, mettait ses troupes en alerte pour faire barrage à l’offensive jihadiste.
Mais avec la reprise des hostilités par les groupes séparatistes du Nord et après avoir poussé dehors les forces françaises et onusiennes, l’armée malienne et ses partenaires russes se retrouvent aujourd’hui face à un adversaire de plus, obligeant le général Diarra à renouveler ses mises en garde.
Une menace sur fond d’éclatement de l’accord d’Alger
En effet, si l’application de l’accord de paix d’Alger signé en 2015 était poussive depuis des mois, elle vole désormais en éclat dans le nord du Mali. Les combats entre l’armée malienne et des groupes armés signataires de l’accord ont repris.