Dans la capitale sénégalaise, le marché de l’immobilier a connu, ces dernières années, un boom excluant de la propriété les classes populaires. Car pour espérer acquérir un appartement ou une maison à Dakar, il faut impérativement casser la tirelire. Dans une enquête diffusée, ce samedi, le journal « Le Monde » révèle que dans les quartiers centraux, le prix d’un bâtiment F4 varient entre 150 millions et 273 millions F Cfa.
Plus de quatre millions de personnes se concentrent à Dakar, ville presqu’île en perpétuel chantier. Ici, les maisons basses disparaissent de plus en plus laissant place à des immeubles. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’accessibilité des logements.
Alors qu’à l’échelle du pays, deux Sénégalais sur trois sont propriétaires, ils sont seulement 46% à Dakar, soit à peine la moitié. Et 97% des habitants n’ont pas un revenu fixe, parce qu’évoluant dans le secteur informel. 18% seulement disposent d’un compte bancaire, et donc sont capables de faire des emprunts bancaires, selon les estimations de « Le Monde », qui révèle, dans la foulée, que le prix moyen d’un F4 (4 pièces) à Dakar est hors de portée de la classe populaire. Par exemple, pour en acheter au niveau du Plateau, il faut débourser environ 273 millions F Cfa, 250 millions F Cfa sur la Pointe des Almadies et 150 millions à Sacré-Cœur. Dans ces quartiers dits « centraux », les prix ont doublé depuis 2017.
S’agissant, par ailleurs, des quartiers périphériques, il faut payer en moyenne 50 millions F Cfa pour acquérir un appartement à Rufisque, 40 millions F Cfa à Diamniadio et autour de 21 millions F Cfa vers Sangalkam et Bambilor, d’après les chiffres ressortis de l’enquête de nos confrères français. Ces derniers soulignent que la raison principale réside dans le prix du foncier. Ainsi, depuis le début des années 2000, le prix du mètre carré de terrain dans Dakar a été multiplié par trois. S’ajoute à cela l’inflation des coûts de construction, notamment celui des matériaux, le plus souvent importés, mais aussi la pression des investisseurs.
A en croire toujours les informations relayées par « Le Monde », dans la périphérie de Dakar, 95% des terrains appartiennent au Domaine national, par conséquent, ils sont inconstructibles. Et l’Etat n’accorde des titres de propriété qu’au compte-gouttes.
« Les étrangers représentent 30 % des acheteurs : des Ivoiriens, des Nigérians, mais aussi des Maliens, des Guinéens, qui subissent l’instabilité de leur pays et cherchent des endroits pour investir. Les Sénégalais de la diaspora représentent 10 % à 15 % des acheteurs », a indiqué Mamadou Mbaye, président de la Fédération des agences et des courtiers immobiliers du Sénégal (Facis).
Source: Seneweb