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[Rétro] Coura Macky, Moussa Bocar Thiam, Juan Branco… : Ils nous ont pompé l’air en 2023

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L’an 2023 tire à sa fin. Mais elle a été une année bruyante au Sénégal, où de grandes ‘’gueules’’, généralement dans la sphère politique, nous ont pompé l’air par leurs discours fracassants ou leurs faits et gestes. Seneweb jette le regard dans le rétroviseur.

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Moussa Bocar Thiam, le « censeur » des réseaux sociaux  Le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique est inéluctablement parmi les membres du Gouvernement celui qui a le plus pompé l’air aux Sénégalais, en 2023, année où notre pays a connu un fait inédit : restriction des réseaux sociaux. En fin juillet, à la suite de violences nées de l’affaire Ousmane Sonko (condamné le 1er juin), Me Moussa Bocar Thiam coupe l’internet des données mobiles sur toute l’étendue du Sénégal. Une décision destinée à contrer « la diffusion de messages haineux et subversifs relayés dans les réseaux sociaux dans un contexte de menace à l’ordre public » dans un « contexte de menace à l’ordre public », a-t-il motivé à travers un communiqué de presse.

Mais auparavant, Thiam avait déjà fait parler de lui suite à la coupure pour un mois du signal de Walf tv, intervenu le 9 juin 2023, après celle du 10 février dernier pour sept jours sur décision du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Mais là, il s’est attiré les foudres des professionnels des médias pour avoir visé « à tort » l’article 94 du Code de la presse pour justifier la mesure restrictive. Le 8 juillet 2023, l’ancien porte-parole du Parti socialiste (Ps) signe un nouveau communiqué qui fait également couler beaucoup d’encre. Cette fois-ci, pour dénoncer le « traitement tendancieux » par la chaîne France 24 de l’actualité politique sénégalaise. Aujourd’hui, même si les réseaux sociaux ont été rétablis, l’application TikTok, elle, reste suspendue depuis début août, « jusqu’à nouvel ordre ». Mais jusqu’à quand ? Peut-être après l’élection présidentielle de février prochain.

Juan Branco, la visite surprise et le séjour éclair à Rebeuss 

Si l’état du Sénégal a Me El Hadj Diouf, Ousmane Sonko a son épigone en Juan Branco, tonitruant avocat franco-espagnol. Ce dernier a été découvert au Sénégal, en 2023, pays où il a d’ailleurs consacré une très bonne partie de son énergie durant cette année écoulée multipliant les tweets et les sorties tapageuses. Tout commence le 18 mars, où il publie un post sur les réseaux sociaux annonçant être désigné par le leader de Pastef, -parti finalement dissous, quelques mois plus tard-, pour le représenter.

Mais après la condamnation de son client à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse » dans une affaire de mœurs, la robe noire affirme, le 22 juin, avoir déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais, Macky Sall, pour « crimes contre l’humanité ». Le 14 juillet, la justice sénégalaise réplique, en annonçant son intention de lancer un mandat d’arrêt international contre l’avocat français pour des « crimes et délits » en lien avec les émeutes qui ont secoué le Sénégal en juin après la condamnation de Sonko.

Le 30 juillet, Branco crée la surprise, et le malaise chez certains de ses confrères, en faisant irruption au milieu de la conférence de presse tenue par des avocats sénégalais de Sonko à Dakar. Il a alors tenu un discours en partie consacré au procureur de la République Abdoul Karim Diop, avant d’être évacué. Le chef du Parquet de Dakar ordonnera dans la foulée aux forces de l’ordre de retrouver l’avocat franco-espagnol, entré clandestinement au Sénégal. Arrêté, le samedi 5 août 2023, en Mauritanie, il a été écroué dimanche à Dakar.

Le célèbre avocat Franco-Espagnol a été libéré, lundi 7 août, sous contrôle judiciaire avant d’être expulsé. Il a atterri à Paris le lendemain. Mi-novembre, Juan Branco a tenté de retourner à Dakar pour défendre son client, devant la Cour suprême, qui devait statuer sur la radiation des listes électorales de son client Ousmane Sonko. Mais, il n’a pas finalement embarqué : « ils voulaient nous arrêter », a-t-il justifié.

Coura Macky, le ‘’gun’’ et le goût de l’extravagance

 Sortie de l’ombre politique par son goût de l’extravagance et autres discours fracassants, la députée Coura Ndiaye dite ‘’Coura Macky’’ s’est encore illustrée en 2023, particulièrement à l’Assemblée nationale, dont elle est députée à la faveur des législatives de juillet 2022. Tantôt, ce sont des écarts de langage, tantôt, c’est l’encroutement. « ‘’Si loo leen né, parce que mangui si jam’’… (j’espère que vous allez bien, moi, je me porte bien) », ainsi a-t-elle l’habitude de saluer ses collègues sur la solennelle tribune de la deuxième institution de la République, reprenant la chanson de rappeurs sénégalais.

Le lundi 17 juillet 2023, lors de la session extraordinaire pour l’examen des projets de loi issus des conclusions du dialogue, elle est drapée d’un voile intégral, comme habillement, couvrant intégralement son visage à l’exception des yeux. La néo parlementaire a ainsi effectué son entrée dans l’hémicycle, l’allure méconnaissable, plongeant même certains de ses camarades dans la stupéfaction et le malaise. Mais tout n’a pas été rose pour cette dame à la pochette atypique en forme de ‘’gun’’. Mi-septembre 2023, Coura Macky a tout simplement été humiliée lors de son séjour new yorkais.

En effet, faisant partie de la délégation présidentielle pour les besoins du Sommet ordinaire de l’ONU, la députée a passé un sale quart d’heure face aux militants du Pastef résidant au pays de l’oncle Sam. Ces derniers, qui en veulent au chef de l’Etat Macky Sall à qui ils exigent la libération de leur leader Ousmane Sonko, se sont défoulés sur la députée qui a eu la malchance de s’incruster dans la foule des patriotes.

Ces derniers l’ont aspergée d’eau et huée pour montrer leur indignation. Une agression qui a fait réagir les femmes de l’Apr, dénonçant une « attaque lâche et barbare » contre leur camarade. Mais cela n’a pas empêché la députée de continuer à faire son show, notamment à l’occasion du dernier marathon budgétaire et lors des différentes émissions dans les médias.

 « Les pyromanes de la diaspora »

« On a vu pour le déplorer des citoyens sénégalais vivant à l’étranger, assis dans un certain confort, derrière leurs claviers ou derrière leurs téléphones, appeler les jeunes sénégalais à sortir dans la rue, à s’attaquer à des domiciles de certains responsables et même des fois à envoyer de l’argent pour financer l’agent de carburant ou de produits inflammables ». Ces propos ont été tenus le 30 mai dernier, par le ministre de l’Intérieur d’alors, Antoine Félix Abdoulaye Diome, qui a relevé que « l’Etat a pris toutes les dispositions pour traquer ceux-là qu’il considérait comme les « pyromanes de la diaspora ».

Mais qui sont-ils ? Le Gouvernement accuse Tounkara, Mollah Morgun, Kyz Fof, entre autres activistes très suivis sur les réseaux et qui, selon les proches du pouvoir, indiquent les adresses des hôtels de résidences des autorités sénégalaises en déplacement en Europe pour leur faire la peau. D’ailleurs, c’est pour ce même fait que Kyz Fof a eu des déboires judiciaires suite à une descente musclée à l’Hôtel Sofitel Arc de Triomphe qui recevait une délégation ministérielle, conduite par le ministre des Transports Aériens Doudou Ka. Convoqué et placé en garde à vue en France au commissariat du 8ème arrondissement, le 11 septembre 2023, pour « agressions, menaces à l’encontre d’une personne chargée de mission de service public, appel à l’insurrection contre les biens des français », il a été finalement placé sous contrôle judiciaire, deux jours plus tard.

A rappeler que dès les premières semaines de l’année 2023, fin juin plus précisément, Mollah Morgun, a publié un photomontage d’Ousmane Sonko, insinuant que ce dernier « n’est pas clean, concernant sa vie privée », avant de faire son mea culpa. Dans une publication sur sa page Facebook, il a révélé avoir été pris au piège avant de présenter ses excuses au leader de Pastef, à ses partisans et à sa famille. En tout état de cause, eux aussi, nous ont pompé l’air avec des supposées « révélations choc », relevant le plus souvent du toc, dans leurs ‘’live’’ animés au quotidien.

Clash Ngaka Blindé vs Akhlou Brick, quand l’injure prend le pas sur la créativité artistique 

On ne vous apprend rien si on vous dit que le clash encore appelé beef (embrouille) ou Diss (disrespect) est une partie intégrante du hip-hop que les rappeurs, à l’égo généralement surdimensionné, affectionnent. C’est en effet, un secret de polichinelle. Seulement, plus qu’une simple ‘’embrouille’’, le ‘’beef’’ est tout un art qui requiert à la fois une certaine profondeur dans l’écriture à forte dose de sarcasmes et un flow mordant. Dans cet exercice, les punchlines pleuvent et sont souvent plus foudroyantes que des rafales. Ce qui n’est évidemment pas la tasse de thé de tout le monde comme on a pu s’en convaincre avec le clash de 2023 qui a opposé Ngaka Blindé au duo de Akhlou Brick.

De « Mbaye Petaw », à « Borom Ndakarou » en passant par « Tchi-Tchi » et « Nokhou National », Ngaka Blindé et Akhlou Brick ont plus brillé par les insanités distillées dans leurs différents « diss track » que par leur créativité artistique. Si au pays de l’Oncle Sam (terre mère du rap) l’injure ne choque pas, à Djolof elle passe mal même enrobée dans de belles notes de musique. Ce qui explique d’ailleurs la courte durée de vie de ces « diss track » mêmes s’ils arrivent, dans un premier temps, à susciter la curiosité du public et à faire gagner quelques milliers de vues sur Youtube.

Au finish, ils ont pu empocher 65 millions de francs CFA dans un face-à-face en marge de la soirée de Kick Boxing « Eric favre Fight », le 2 décembre dernier, mais Ngaka Blindé et Akhlou Brick nous ont plus pompé l’air qu’autre chose.

source: seneweb

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