Selon Libération, African Agriculture, la société de Frank Timis établie à New York et qui prévoit d’exploiter 2,9 millions d’hectares de terres en Afrique de l’Ouest, dont 25 000 au Sénégal, pour la production d’aliments de bétail destinés à l’exportation, est mal en point. Le journal rapporte que le cours de l’action de l’entreprise, qui est entrée en bourse en décembre dernier, a chuté de 90% à mi-janvier, passant de 10 dollars (6080 francs CFA) à moins de 0,90 dollar (547,2 F CFA).
«Les investisseurs potentiels ont raison de douter des projets de l’entreprise, qui sont à la fois extravagants et néfastes pour les communautés locales, assène dans Libération le porte-parole de la Convergence globale des luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest, Massa Koné. L’effondrement du cours de l’action en est le reflet. Les communautés rurales d’Afrique de l’Ouest et les investisseurs de Wall Street savent qu’ils n’ont aucun intérêt à céder leurs terres ou investir leur argent.»
Le projet d’African Agriculture fait face au Sénégal à l’opposition du Collectif pour la défense des terres du Ndiaël (Nord du pays), regroupant 37 villages, 10 000 personnes. Le porte-parole de celui-ci, Ardo Sow, a lancé un message d’avertissement des potentiels partenaires de Frank Timis dans son projet pharaonique. «Notre message aux potentiels actionnaires d’African Agriculture est le suivant : ceci est notre terre. Il s’agit de nos pâturages, de notre patrie, de notre eau, de notre souveraineté alimentaire.»