Révélations sur l’attaque du bus à Yarakh : Les aveux du fugitif capturé à New York

Interrogé depuis le centre d’immigration aux États-Unis, où il est détenu, Serigne Saër Fall, cité dans l’attaque aux cocktails Molotov qualifiée d’attentat terroriste contre un bus à Yarakh en début août dernier, a donné sa version des faits dans un entretien accordé à Source A. Il explique comment il est parvenu à échapper aux autorités sénégalaises alors qu’il était activement recherché.

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« Les événements ont eu lieu le 1er août. La Gendarmerie est venue à Yarakh et a procédé à plusieurs arrestations. Cela ne m’a pas empêché de continuer mes activités », explique-t-il.

Il poursuit : « Lorsque j’ai appris que ce sont les membres de la jeunesse patriotique qui étaient visés, j’ai compris que ma sécurité était compromise. J’ai donc décidé de me rendre en Mauritanie, étant donné que j’ai la double nationalité. J’ai traversé la frontière par Rosso Sénégal. »

En revenant au Sénégal, Fall indique être passé par le barrage de Diaman et avoir séjourné 15 jours à Dakar avant de prendre un vol à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass.

Interrogé sur la façon dont il a réussi à quitter le pays malgré les recherches en cours, il déclare : « Je ne sais pas. En tout cas, c’est deux jours après mon départ que mon épouse et mon frère ont été convoqués à la Gendarmerie. Ils leur ont dit que c’est moi qui ai incendié la station-service près de notre domicile et mis le feu au bus Tata. Ils ont retenu ma femme pendant presque 24 heures dans des conditions inhumaines. »

Quant à la loi d’amnistie, Fall exprime son désaccord : « Je ne suis pas d’accord. Je pense qu’il y a des préalables. Je crois que nous avons été faussement accusés. Cela a détruit nos vies. Certains ont été envoyés en prison. Je pense que Macky Sall a fait voter cette loi pour protéger ses partisans. »

Il insiste sur son innocence en citant des témoignages en sa faveur : « Même le chauffeur du bus nous a disculpés, en déclarant devant le ministre de l’Intérieur d’alors, Antoine Diome, que les auteurs de l’attaque étaient des individus robustes. Une autre passagère du bus a déclaré que l’incendiaire avait des dreadlocks. Pour ma part, je n’ai jamais eu de rastas. »

Malgré tout, Fall se dit soulagé que des innocents aient été libérés après avoir subi des tortures. Quant à son retour au Sénégal, il dépend de la décision des services d’immigration américains. « J’attends de voir ce que décidera la justice américaine, qui doit examiner ma demande d’asile en avril », conclut-il.

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