Litige Foncier Au Village De Ndiémane Dans La Commune De Nguéniène : Un Ndengler Bis Menace La Cohésion Sociale

Le feu couve dans le village de Ndiémane. Dans cette contrée de la commune de Ngéniène (Mbour) un litige foncier est en train de polluer l’atmosphère. Au banc des accusés, la famille de feu Thierno Mansour Barro. En effet, il y a de cela plus de 50 ans, le guide religieux qui avait des soucis pour nourrir ses talibés était venu au village pour rencontrer les patriarches et solliciter des terres comme prêts dans le dessein d’en faire usage de champs.

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Dans le cadre du cousinage entre sérères et haalpulaar, les sages du village, sans hésiter, accèdent à sa requête en lui cédant un espace pour cultiver. Chaque année, des dizaines de disciples et ses enfants venaient y passer l’hivernage. C’est ainsi que l’esprit de bon voisinage va être préservé dans cette relation jusqu’au rappel à Dieu du marabout le 15 janvier 2007.

 

Quelques années après, plus précisément en début de 2023, la famille a trouvé un promoteur qui évolue dans l’agrobusiness pour l’exploitation du champ. Le promoteur répondant au nom de Balla Dramé, responsable de l’entreprise Agrossine, a débroussaillé le champ. Mais dès qu’il a dépassé les limites, les jeunes se sont opposés et ont alerté les autorités municipales. Alpha Samb, actuel maire, était venu au village rencontrer les populations pour s’enquérir de la situation.

Finalement, il était convenu pour le compte de la famille du marabout de faire une levée topographique suivie d’un plan cadastral pour ne pas dépasser les limites du champ contrairement à ce qui a été mentionné dans le registre municipal dépourvu de base légale. Dans l’ancien registre de la commune, Thierno Mansour Barro avait bénéficié d’une délibération de 20 ha et de 15 ha.

Toutefois, aucun document administratif ne lui a été délivré malgré l’existence du procès-verbal. Comme dans les anciennes communautés rurales, en ce temps les mesures se faisaient par estimation. Ce qui fait que ces problèmes de délimitations sont devenus récurrents parce que les surfaces mentionnées dans les actes de délibération ne correspondent pas à la superficie réelle sur le terrain.

Les nouvelles autorités municipales qui ont eu connaissance de ce problème ont donc tenté de trouver une solution qui a consisté à régulariser le champ sous la demande de la famille. Mais la mesure devait correspondre exactement au périmètre de l’espace qui n’est rien d’autre que 29ha 900a sinon elle allait empiéter la zone boisée. Alors que le problème était résolu à moitié avec l’implication du Forum Civil qui avait trouvé une solution pour apaiser la tension, il y a eu une escalade. La situation a empiré. Le maire de Nguéniène a remis deux actes de délibérations à la famille Barro pour une superficie de 35 ha (20 ha et 15 ha).

Durant la période du Ramadan passé, le promoteur a commencé à installer des poteaux électriques dans l’espace boisé. Ceci a révolté les populations qui ont alerté une fois de plus l’opinion publique. Pour s’accaparer des terres, des tranchées ont été creusées dans cet espace et les quelques paysans qui les occupaient ont été tout simplement chassés avec l’aide de la brigade de gendarmerie de Joal. Au moment où les villageois attendent que l’équipe municipale envoie un géomètre pour délimiter le champ, le maire Alpha Samb a remis deux actes de délibérations à la famille de Thierno Mansour Barro sur une superficie de 35 ha soit 20 ha et 15 ha qui ont été approuvés par le préfet du département de Mbour Mamadou Lamine Mané sous prétexte qu’une délibération a été faite par la communauté rurale et renouvelée le 02 octobre 2023.

Les populations s’opposent au projet et réclame la restitution de leurs terres 

Muni de ces documents de la famille Barro dont les bénéficiaires sont Serigne Mansour Barro (pourtant décédé en 2007) et Cheikh Tidiane Barro, respectivement sur 20 ha et 15 ha, le promoteur a entrepris une procédure administrative pour commencer l’implantation de son projet. Mais il s’est heurté au refus des villageois qui s’opposent à l’occupation de leurs terres. Les villageois réclament la réparation et la restitution de leurs terres surtout que la famille Barro qui avait une délibération pour exploitation de culture vivrière en a fait un détournement d’objectif pour louer les terres. D’ailleurs pour trouver une solution définitive, le coordonnateur départemental du Forum civil, Ibrahima Niang, soutient qu’une affectation des terres devrait forcément concerner l’espace exploitée. La surestimation étant à l’origine de ce problème, il est obligatoire de le rectifier afin de mettre fin à ce climat délétère, dit-il.

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