Invité de l’émission Toute la vérité sur Sen TV, Bassirou Kébé, proche de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Moustapha Bâ, a fermement démenti les révélations du Premier ministre Ousmane Sonko concernant une supposée reconnaissance de falsification des comptes publics par le défunt ministre.
Selon le chef du gouvernement, Moustapha Bâ aurait admis avant son décès en novembre dernier avoir manipulé les finances publiques sous le régime de Macky Sall. Mais pour Bassirou Kébé, ces propos sont infondés. « Après la conférence de presse du gouvernement en septembre dernier, je l’ai appelé pour lui rapporter les propos du Premier ministre. Il m’a répondu : ‘Non, je n’ai jamais dit cela. Au contraire. Je vais répondre et je mets tout entre les mains de Dieu’ », a-t-il confié au journal Les Échos.
Une rencontre décisive
Bassirou Kébé est revenu sur la fameuse rencontre entre Moustapha Bâ et les nouvelles autorités avant son décès. Selon lui, l’ancien ministre était d’abord à la présidence avec Macky Sall et une délégation saoudienne lorsque le chef de l’État de l’époque lui a indiqué que ses interlocuteurs l’attendaient pour discuter des finances publiques. « C’est le président Macky Sall lui-même qui lui a dit : ‘Vos gars vous attendent pour faire le point’ », a-t-il précisé.
La réunion s’est finalement tenue à l’hôtel Azalaï, et Moustapha Bâ y aurait fait forte impression sur Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. « Après nos discussions, ils étaient tellement satisfaits qu’ils ont appelé Macky Sall pour lui dire : ‘Votre gars est excellent’ », affirme Kébé.
Un débat relancé
Ces déclarations viennent raviver les tensions autour de la gestion économique du régime de Macky Sall et de la véracité des accusations portées par le gouvernement actuel. Alors que l’affaire des comptes publics continue d’alimenter le débat, cette sortie de Bassirou Kébé pourrait bien redistribuer les cartes et donner du grain à moudre aux partisans de l’ancien pouvoir.
Reste à voir si Ousmane Sonko ou les nouvelles autorités réagiront à ces nouvelles affirmations qui jettent le trouble sur une affaire déjà hautement sensible.