Victor Osimhen victime de cris racistes à Vérone, une enquête ouverte
L’attaquant du Napoli a une nouvelle fois été pris à partie au cours d’un match du championnat d’Italie de football.
Hélas, c’est une vieille attitude dans les stades italiens, en particulier du côté de Vérone. La Ligue italienne de football a annoncé ce mardi 16 août l’ouverture d’une enquête après les insultes racistes et autres cris de singe ayant visé l’attaquant nigérian de Naples Victor Osimhen lundi lors de la première journée de Serie A sur le terrain de l’Hellas Vérone (victoire 5-2 du Napoli).
Le club véronais a par ailleurs écopé d’une amende de 12 000 euros en raison des « chants insultants de nature territoriale » entonnés « de façon répétée » par ses supporters à l’encontre des tifosi napolitains, selon le relevé des décisions de la commission de discipline.
Cris de singe et insultes racistes
Le match a été marqué par des insultes racistes visant Osimhen, auteur du deuxième des cinq buts du Napoli. L’international nigérian a notamment été, comme la saison dernière dans le même stade, la cible pendant quelques secondes de cris racistes descendus du virage des « ultras » véronais -bien connus pour les sympathies d’une partie de leurs membres envers les idées d’extrême droite- au cours de la première période, selon un photographe de l’AFP.
Le joueur, lui, avait sur le coup décidé de réagir à ces injures racistes en chambrant le public véronais, faisant mine de pleurer après son but qui permettait alors au Napoli de reprendre les commandes du match.
Sans citer nommément Victor Osimhen, le juge sportif de la Ligue estime « nécessaire » que des investigations soient menées « pour spécifier les secteurs dans le virage sud d’où sont partis les premiers chants de discrimination raciale à l’encontre d’un footballeur de Naples à la suite d’un but ».
La saison dernière, pour des chœurs racistes visant déjà Osimhen mais aussi son coéquipier sénégalais Kalidou Koulibaly, désormais à Chelsea, Vérone avait été condamné à disputer une rencontre avec un virage fermé.
Un fléau récurrent en Italie
Après une saison et demie dans des stades à huis clos pour cause de pandémie, les incidents racistes, récurrents en Italie, ont fait leur retour dans les stades l’an dernier. Koulibaly, Osimhen mais aussi Mike Maignan ou Zlatan Ibrahimovic en avaient notamment été victimes.
Le gardien de l’AC Milan avait notamment répondu aux insultes racistes reçues lors d’un match sur le terrain de Juventus Turin : « Je suis Mike, debout, noir et fier ». Avant d’appeler à lutter de manière globale contre ce fléau du racisme dans les stades italiens : « Je ne suis ni le premier, ni le dernier joueur à qui cela arrivera. Tant qu’on traitera ces événements comme des « incidents isolés » et que l’on n’aura pas une action globale, l’histoire est amenée à se répéter, encore et encore et encore. »
Comme lui, le champion du monde 2018 Blaise Matuidi s’est également exprimé à plusieurs reprises au sujet du racisme subi en Serie A, du temps où il portait les couleurs de la Juve. « On ne peut pas tolérer ce genre de chose », clamait-il déjà en 2019, sans que le racisme n’ait aucunement été éradiqué depuis de l’autre côté des Alpes.