Le leader du parti Pastef/Les Patriotes a déclaré, sans surprise, sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Une annonce plus que prématurée, au moment où l’on vient juste de sortir des législatives, très loin d’être un pur hasard, Et, c’est pour dire le moins.

D’abord le timing qui laisse aisément deviner qu’Ousmane Sonko anticipe sur une éventuelle remise au goût du jour de l’affaire Adji Sarr dont il reste persuadé, ses inconditionnels avec lui, que le dénouement pourrait purement et simplement le conduire en prison et mettre un terme définitif à sa carrière politique. Une façon de mettre la pression sur la justice et agiter le spectre des événements douloureux de mars 2021.

Surtout qu’une rumeur persistante, amplifiée par ses thuriféraires qui ont fini de prendre possession des réseaux sociaux, annonce, dans l’enquête sur le sulfureux dossier Sweet Beauté, la probable arrestation du maire de Ziguinchor dans le courant du mois de septembre. Vrai ou faux ? En tout cas, les analystes et éditorialistes continuent d’y aller de leurs commentaires.

L’autre grille de lecture, et non des moindres, est que l’ancien Inspecteur des Impôts et Domaines, radié de la Fonction publique en 2016, rusé comme un Sioux, a coupé, sans avoir l’air d’y toucher, l’herbe sous les pieds de Khalifa Sall et Karim Wade. Deux personnalités politiques de premier plan qui pourraient, une fois amnistiés, être de redoutables challengers au sein de l’inter-coalition Yewwi/Wallu à la présidentielle de 2024.

Comme si cela ne suffisait pas, Ousmane Sonko, connu pour être un va-t-en-guerre qui ne recule pas devant l’adversité, a lancé un message à peine voilé à certains de ses camarades de Pastef qui comploteraient sur son dos pour réduire sa mainmise sur le parti qui se trouve être un patrimoine commun. C’est d’ailleurs ce qu’il faut comprendre à travers l’allusion faite à une éventuelle primaire pour désigner le candidat de Pastef.