L’UMS condamne l’insolence, l’agressivité avec lesquelles un policier s’est adressé à un magistrat.
Suite à la diffusion d’une vidéo montrant un policier s’en prendre ouvertement à Boubacar Ba, magistrat en service à la Cour des comptes, l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) a rendu public un communiqué pour guillotiner l’agent de police et interpeller le Ministre garde des Sceaux.
L’Ums condamne l’insolence, l’agressivité et la désinvolture avec lesquelles le policier s’est adressé au magistrat dans une vidéo devenue virale.
Selon l’Ums, la vidéo démontre une volonté manifeste de nuire. Pis, de déconsidérer les fonctions de magistrat et de saper l’autorité qui y est attachée.
« L’Ums qui condamne fermement ces agissements inadmissibles, tient à vous exprimer, Monsieur le Garde des Sceaux, son indignation et sa vive préoccupation, partagées par les collègues. Certains sont révoltés par cet affront, qui vise simplement notre fonction ».
D’autant plus injustifié que le magistrat, même auteur d’une infraction, fut-elle un crime, bénéficie d’une protection légale se traduisant par une procédure spéciale, à l’initiative des seules autorités habilitées par la loi, pour l’amener à en répondre, en raison de sa qualité », lit-on dans le communiqué.
Il est aussi mentionné dans le communiqué : « Aussi, faut-il souligner qu’il ne peut être reproché à un magistrat de décliner sa qualité, même en cas d’infraction pénale, d’autant plus que c’est justement cette qualité qui détermine l’autorité compétente et la procédure applicable pour les poursuites, dont même le Procureur de la République, directeur de la police judiciaire, n’a pas l’initiative ».
L’Ums dit ne pas comprendre qu’un simple agent de police puisse, au mépris des lois et règlements, s’ériger en justicier pour infliger publiquement à un magistrat une peine aussi lourde que l’atteinte à sa dignité et à son honneur.
« De tels comportements, qui sont à dissuader, ne correspondent pas à ce que l’on est en droit d’attendre des forces de défense et de sécurité, surtout vis-à-vis des magistrats, le respect, la courtoisie et la délicatesse devant, en tout, prévaloir dans leurs rapports, dont la bonne qualité est un impératif pour la République. Par ailleurs, ils participent à exposer et à fragiliser les magistrats et, partant, l’institution judiciaire dans son ensemble », fustige l’Ums.
Convaincue que la haute hiérarchie de la Police Nationale ne cautionnera pas de tels actes, l’Ums invite le ministre à saisir son homologue du Ministère de l’Intérieur afin que des mesures disciplinaires à la mesure de la gravité des faits soient prises à l’encontre de l’agent en cause. Mieux que des instructions utiles soient données au sein de son département, pour que pareille situation ne se reproduise plus à l’avenir.