Fonds Covid pour les acteurs culturels : 1 milliard FCFA pour des danseurs et stylistes fantômes
La Cour des comptes sénégalaise épingle la gestion du fonds de riposte Covid après avoir décelé des « fautes de gestion et des infractions pénales » présumées ont été commises durant les années 2020-2021..
La Cour des comptes réclame l’ouverture d’une information judiciaire contre Léons Nzalley alors directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère de la Communication et de la Culture pour défaut de justification de dépenses pour un montant de 1,120 milliard FCFA.
En effet, 500 000 000 FCFA sont réservés aux Arts visuels, 100 000 000 FCFA à la communication traditionnelle ; 500 000 000 FCFA à la musique (hors Sodav) ; 250 000 000 CFA pour le cinéma et l’audiovisuel créatif ; 50 000 000 FCFA pour le style et la mode. De même, les artistes en situation de handicap ont reçu une enveloppe de 20 000 000 FCFA ; le théâtre comité de relance : 94 878 000 FCFA ; Pôle des non-alignés : 27 122 000 FCFA, soit un total de 1 542 000 000 FCFA.
En effet, les critères d’éligibilité, les procès verbaux, les pièces justificatives n’ont pas été produits à la Cour des comptes. Outre ces fonds, Macky Sall avait également remis 2,5 milliards, le 24 décembre 2020, en père Noël des tropiques. A nouveau, un « comité de pilotage » est annoncé, pour la « gestion » (sic !) de ce nouveau fonds d’aide de 2,5 milliards de francs CFA alloué aux acteurs culturels pour atténuer l’impact du Covid-19 sur leurs activités. Cet argent aussi est Introuvable.
La Cour n’a vu ni la liste des bénéficiaires, ni les justificatifs de remise des « appuis » pourtant décaissés.
Cela démontre que nos auditeurs sont parfois laxistes dans leurs rapports, car aucun rapport publié n’a fait état des réponses de services audités. Le principe de l’audit est d’abord le contradictoire entre l’auditeur et l’audité. Il faut que des réformes de fonds soient faites sur la manière d’auditer ou à tout le moins de publier le rapport et la réponse de l’audité si, cela est fait. Un audit unilatéral volontaire n’en est pas un et n’a aucune valeur juridique.
Il ne faut pas tomber sur le coup du sensationnel ou de l’émotion, en condamnant les audités sans vérification de la sincérité de l’auditeur et son validateur.