Médina : un voleur ligoté puis battu jusqu’au sang et forcé à boire des urines

Un voleur, peintre de son état, a été interpellé à la Médina à 4 heures du matin. Le mis en cause, Amadou Ciss, revenant d’un « thiant » (cérémonie de chants religieux), a introduit sa main dans la voiture de Lamine Pouye alors que celui-ci était plongé dans les bras de Morphée.

Publicité

Mais, il n’a pas réussi son coup car entre-temps, le sieur Pouye s’est réveillé et l’a pris la main dans le sac. Et lorsqu’il a tenté de s’enfuir, certains jeunes de la Médina l’ont appréhendé, ligoté puis battu jusqu’au sang entre 4h et 5h du matin. Et le plus ignoble dans tout cela, ils l’ont obligé à boire des urines.

Heureusement, Amadou Ciss dut son salut à la bonne samaritaine Collé Sow, qui avait eu écho qu’un voleur était en train d’être torturé. Une fois sur le lieu du supplice, la dame a demandé à ceux qui bastonnaient le voleur présumé de le conduire à la police. Malheureusement, elle s’est attirée la furie de Alioune Badara Niang, qui l’a injuriée avant de la blesser avec un couteau. Ce dernier ainsi que le voleur Amadou Ciss ont été arrêtés et livrés à la police. C’est à la barre du tribunal d’instance de Dakar qu’ils ont été jugés.

A la barre, le voleur déclare : «on m’a interpellé à la Médina au moment où je revenais d’un « thiant ». C’est lorsque ma main a touché le véhicule que Lamine Pouye m’a accusé de vol et conduit auprès de quelques habitants du quartier. C’est là que Alioune Badara Niang est venu et m’a attaché comme un bélier. Ils étaient plus de 10 personnes à me bastonner. Ils m’ont retenu et battu de 4h jusqu’à 5h du matin. Quand on m’a évacué à la police, je ne pouvais même pas bouger. C’est à la suite de ça qu’on m’a conduit à l’hôpital Fann ». Ce dernier a tout de même confié au juge que c’était la deuxième fois qu’on le traîne devant un tribunal.

Sur ce, la représentante du procureur l’a sommé de se ressaisir. « Tu es très jeune. Il faut arrêter de voler ! Tu pouvais y perdre la vie. On ne peut pas contrôler la population », lui a-t-elle lancé.

Quant à Pape Alioune Badara Niang, poursuivi pour violences et voies de fait commis sur Amadou Ciss, il a seulement reconnu l’avoir attaché. «Je ne l’ai pas battu, mais je l’ai ligoté parce qu’on n’avait pas encore à notre disposition un véhicule pour le conduire à la police. J’ai fait une erreur en voulant faire justice et je demande pardon au tribunal», a-t-il dit.

La procureure a souligné dans ses observations que les faits imputés aux prévenus ne souffrent d’aucun doute. De ce fait, elle a requis 2 ans de prison dont 3 mois ferme contre Amadou Ciss et 2 mois ferme pour Alioune Badara Niang. Après les plaidoiries, le tribunal a fixé le délibéré au 5 janvier 2023.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post LE DÉPUTÉ PAPE DJIBRIL A ÉCHAPPÉ DE PEU AU LYNCHAGE.
Next post Covidgate : les présumés coupables fixés la semaine prochaine