55 mille élèves victimes de violences sexuelles
Une étude réalisée dans le cadre du Projet de renforcement de l’appui à la protection des enfants au Sénégal (Rap 2017-2021), logé au ministère de l’Education nationale, a révélé que 66.7% des élèves sont victimes de violences physiques à l’école, à la maison et sur le chemin de l’école.
Des efforts doivent encore être faits pour la protection des enfants contre la violence et les abus, en milieu scolaire et hors de l’école. Les résultats d’une étude réalisée dans le cadre du Projet de renforcement de l’appui à la protection des enfants dans les 14 régions, auprès de 8820 élèves, filles et garçons âgés entre 11 et 17 ans dans l’élémentaire, le moyen général, le secondaire général et les daaras (933 élèves), ont montré que «66.7% des élèves ont été victimes de violences physiques à l’école, à la maison et/ou sur le chemin de l’école». En milieu scolaire, il a été noté que «32.1% des élèves ont été victimes de violences physiques, 29.2% dans l’enseignement général et 58% dans les daaras». Dans les détails, les auteurs de cette étude réalisée par l’Unicef, Plan Sénégal et le ministère de l’Education nationale, relèvent que «39% des élèves sont victimes de violences psychologiques dont 37.5% dans l’enseignement général et 51.4% dans les daaras». Dans la même veine, ils soulignent que «1.6% des élèves de l’enseignement général ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles, ce qui représente près de 55 000 élèves». S’agissant de ce type de violence, il a été constaté que «les filles (1.7%) sont presque deux fois plus touchées que les garçons (1%)».
Quid de la tranche d’âge ? L’étude révèle que «les élèves les plus jeunes sont plus exposés à la violence en milieu scolaire». «1 élève âgé de 11 ans sur 2 est victime de violences psychologiques contre 1 sur 3 parmi les élèves âgés de 17 ans. 60% des élèves âgés de 11 ans sont victimes de violences physiques contre 15% parmi les élèves âgés de 17 ans», fait-on savoir dans le rapport.
Comme il faut s’y attendre, ces violences ont des conséquences fortes sur les élèves. Ainsi, les auteurs de cette étude ont constaté que «les élèves victimes de violences psychologiques ou physiques expriment des sentiments d’humiliation, de tristesse, de peur et de colère». Parmi les élèves victimes de violences physiques, renseignent-ils, «moins de 10% ont rapporté l’information». Toutefois, ils précisent que «lorsque l’information est rapportée par l’élève victime, elle est surtout portée vers un ami/camarade (22.7%), un enseignant (18.2%), un frère/une sœur (18.2%) ou un parent (18.2%)».
Un autre point souligné dans ce rapport, c’est la réaction des parents. L’étude montre que la violence est souvent banalisée par ces derniers. «Pour 1 fille sur 2 victimes de violences physiques ou psychologiques qui en a parlé, la réaction des parents a été : «Ce n’est pas grave.»», rapportent les auteurs de l’étude. Le recours à la violence physique dans la gestion de la discipline de classe est certes interdit dans les écoles, mais l’étude révèle que 11.4% des enseignants ont déclaré l’avoir pratiquée.
Pour trouver une solution à ce problème, il est recommandé l’élaboration d’un référentiel pour la détection et la gestion des situations de risques affectant un élève, la mise en place d’une plateforme de détection et de gestion des cas de violence (incident.education.sn), de gouvernements scolaires. Dans les actions à entreprendre, il y a également le développement et la mise en œuvre d’une stratégie de renforcement du leadership des filles dans les établissements. Dans ce cadre, il est conseillé l’organisation de sessions de formation en leadership d’au moins 30 jeunes filles par académie.