Public-Actualités Politiques, Ce Mercredi 15 Février 2023

Président en exercice de l’Ua depuis février 2022, Macky Sall vient de boucler son mandat à la tête de cette organisation.

Le mandat du dirigeant sénégalais a été marqué par les négociations menées pour la libération des stocks de céréales bloqués en Ukraine, le plaidoyer pour des investissements massifs dans l’agriculture, l’adhésion de l’Ua au G20, entre autres.

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Il en a rêvé et a pris son mandat très au sérieux. Cela l’a poussé à remettre dans l’architecture institutionnelle, la Primature, supprimée après sa réélection triomphale à la Présidence en 2019. Ce 15 février devrait marquer la fin de mandat pour Macky Sall à la tête de l’Union africaine. Président en exercice de cette organisation pendant un an, le chef de l’Etat sénégalais a porté la voix de l’Afrique à chaque fois que de besoin, parcouru le monde pour la porter.

Le dirigeant sénégalais, qui a pris les rênes de l’Ua dans un contexte marqué par la crise ukrainienne, a su faire preuve de diplomatie pour l’approvisionnement en céréales, au moment où une crise alimentaire menaçait plusieurs pays du continent à cause de cette guerre. En rencontrant le Président Poutine à Sotchi, M. Sall avait insisté sur les conséquences de cette crise en Afrique. Et avait ainsi réussi à convaincre le dirigeant russe de libérer les stocks de céréales bloqués en Ukraine. A chaque fois qu’il a eu à prendre part aux réunions au niveau mondial, en sa qualité de président en exercice de l’Ua, M. Sall a mis l’accent sur les efforts à faire par le continent pour ne plus être victime de chocs exogènes. Ce, dans le cadre de la recherche de souveraineté alimentaire et sanitaire. Au dernier sommet du G20 par exemple, Macky Sall avait insisté sur l’esprit de solidarité qui doit guider «les actions pour une réallocation des Dts non-utilisés et un assouplissement de leurs conditions d’éligibilité».

Porte-parole de l’Afrique, il a eu également à plaider pour la mise en place d’un mécanisme mondial d’effacement de la dette ou à défaut, sa suspension. Une bataille qui n’est pas encore gagnée. Autre question ayant marqué la présidence du dirigeant sénégalais à la tête de l’Ua, c’est son adhésion au G20. Un plaidoyer mené avec vigueur et qui a obtenu le soutien de pays comme les Etats-Unis, le Japon, la Turquie, la Chine et la France. Au Sommet de Bali en Indonésie, tenu en novembre dernier, Macky Sall avait formulé ce vœu. Dans son discours, le Président Sall a estimé que l’Afrique ne doit plus «être une invitée permanente». Selon lui, c’est «inacceptable que le continent africain, vu la taille de sa population et son poids économique global, soit absent de l’instance où se discutent les questions relatives à la gouvernance économique mondiale, même si, au plan individuel, un pays du continent, l’Afrique du Sud, fait partie du cercle restreint des vingt économies les plus performantes du monde». Il faut noter que le Président Sall a aussi défendu la candidature de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’Onu. A la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, il a appelé à une réforme des cercles décisionnels internationaux dont le Conseil de sécurité, pour une meilleure représentation d’un milliard quatre cents millions d’Africains.

En menant toutes ces actions, M. Sall a voulu impulser une Afrique résiliente à travers la paix, la sécurité, le financement… Dans un continent marqué par des crises, Macky Sall a eu fort à faire avec la Guinée, le Mali et le Burkina. En effet, des coups de force de colonels et lieutenants-colonels se sont succédé en moins de deux ans. A Bamako, il y a eu un putsch le 18 août 2020, un nouveau fait accompli parachevant le premier le 24 mai 2021, putsch le 5 septembre 2021 à Conakry, putsch le 24 janvier 2022 à Ouagadougou. Des sommets ont été tenus et des médiations menées pour le retour des civils au pouvoir. La présidence de M. Sall a été aussi marquée par la brouille entre la Côte d’Ivoire et Mali du fait de l’arrestation de 49 militaires ivoiriens à Bamako. En tant que président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall est allé au Mali le 15 août dernier pour négocier la libération des 49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport de Bamako en juillet. Les militaires, emprisonnés pour «atteinte à la sûreté de l’Etat», sont accusés par le pouvoir malien d’être des «mercenaires». Des propos réfutés par la Présidence ivoirienne, qui assure que les 49 soldats étaient présents au Mali dans le cadre d’une mission pour l’Onu. Macky Sall, lors de son déplacement à Bamako, a été reçu par le Colonel Assimi Goïta, qui s’est dit disponible à dialoguer. Toutefois, il faut noter que malgré les médiations, la junte est restée sur sa position, et les 46 militaires (Ndlr : Trois femmes militaires ont été libérées fin août pour raisons humanitaires) ont été condamnés le 30 décembre par la Justice malienne à 20 ans de réclusion criminelle pour «crimes d’attentat et de complot contre le gouvernement». C’est finalement au mois de janvier dernier qu’ils ont été graciés par le Président Assimi Goïta. Le successeur de Macky Sall aura à charge de continuer ces chantiers pour le bien de l’organisation continentale.

Rebelote à la Chambre d’accusation ! Il va falloir attendre l’avis du Conseil constitutionnel pour savoir si la Chambre criminelle va juger Ousmane Sonko, accusé de viols répétitifs et menaces de mort  par Adji Sarr, l’ex-masseuse du salon Sweet Beauté.

Les avocats du leader des «Patriotes», qui avaient saisi la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar aux fins d’annuler l’ordonnance de renvoi et de mise en accusation prise par le Doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo, ont encore soulevé une exception de nullité. «La Chambre d’accusation, saisie aux fins de renvoyer au Conseil Constitutionnel l’exception d’inconstitutionnalité de l’article 180 du Code de procédure pénale soulevée par la défense, a mis en délibéré sa décision», a annoncé Me Khoureysi Ba, via sa page Facebook. Par conséquent, l’affaire appelée hier à la barre est mise en délibéré.

La Chambre d’accusation, qui  devait statuer le jeudi 9 février passé sur la demande en Appel déposée par les conseils de Ousmane Sonko, va finalement se prononcer sur l’ordonnance de renvoi du Doyen des juges, Maham Diallo. C’est sur la demande des avocats de Ousmane Sonko que la première audience avait été renvoyée au 14 février.

Le 17 janvier dernier, le Doyen des juges d’instruction avait renvoyé l’opposant Ousmane Sonko, accusé par l’ex-masseuse Adji Sarr, et la propriétaire du salon Sweet Beauty, la dame Ndèye Khady Ndiaye, devant les Chambres criminelles. Le premier pour «viol et menaces de mort», et la seconde pour «incitation à la débauche, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et complicité de viol», pour la seconde. Ce, à la suite du réquisitoire du Parquet en date du 30 décembre 2022.

Faut-il le rappeler, Ousmane Sonko a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Le maire de Ziguinchor estime que l’affaire aurait dû être classée à la fin de l’enquête préliminaire menée par la gendarmerie. Le leader du parti Pastef a affirmé que le certificat médical produit par l’accusation enlève tout soupçon de viol. Le candidat déclaré à la Présidentielle de 2024 n’a cessé de déclarer détenir les preuves d’un complot contre sa personne visant à le liquider politiquement. Il a annoncé avoir déposé un rapport interne de la gendarmerie détaillant ses propos à ce sujet.

Le Dg de l’Aibd, Abdoulaye Dièye, a initié hier la plateforme «Siggi Ak Macky» pour lancer une pétition. Objectif : obtenir un million de signatures favorables à une candidature de Macky Sall à la Présidentielle de 2024.

Les responsables de l’Apr sont dans une dynamique de convaincre le Président Macky Sall à se présenter pour une troisième candidature. Après les meetings organisés par le Directeur général de Dakar Dem Dikk, Ousmane Sylla, et Doudou Kâ, le ministre du Transport aérien, Abdoulaye Dièye s’est inscrit dans la même logique. Le Directeur général de l’Aibd a initié la plateforme «Siggi Ak Macky» pour lancer une pétition. L’objectif de cette pétition «est de permettre à tous les Sénégalais, qui le souhaitent, de solliciter du chef de l’Etat, Macky Sall, qu’il se présente à la Présidentielle de février 2024 afin de permettre à notre pays de consolider ses acquis démocratiques et républicains, de renforcer ses avancées économiques et sociales et de maintenir son leadership à l’international». M. Dièye cherche un million de signatures pour convaincre le chef de l’Etat à briguer, dit-il, un second quinquennat.

Dans leur texte préliminaire, les initiateurs de la pétition trouvent que «le président de la République, Macky Sall, s’est inscrit dans une dynamique de consolider les acquis démocratiques et républicains pour un Sénégal par tous, et pour offrir à notre génération la possibilité de pouvoir inscrire notre pays dans une dynamique d’émergence et de développement». Et c’est dans ce sens qu’ils ont décidé de s’engager de manière résolue  à ses côtés, dans ces moments-clés de l’histoire nationale, pour «faire  triompher la paix et le développement, la cohésion et l’entente nationales».

Selon toujours les initiateurs, ils sont disposés à accompagner le président de la République Macky Sall, à l’aider et à l’appuyer pour qu’il continue son œuvre à la tête du Sénégal pour les cinq prochaines an­nées. C’est une manière, disent-ils, «d’offrir à la République et à la Nation sénégalaises, le choix du meilleur, au lieu de celui du pire».

Selon les initiateurs de la pétition, dans la loi promulguée le 5 avril 2016, il y a le principe de non rétroactivité. Ce, qui les amènent à dire que Macky Sall a le droit de briguer un deuxième quinquennat. Ils n’excluent pas aussi l’idée de le forcer à accepter de se présenter pour la Présidentielle de 2024.

Moundiaye Cissé, le coordonnateur de l’Ong 3D, estime que le climat «conflictogène», qui  prévaut au Sénégal, devrait conduire les autorités à ne pas «enflammer le pays» avec des «arrestations tous azimuts».

Il s’est engagé, aux côtés des acteurs de la Société civile, à parler avec les politiques, tout en restant équilibré.

Vous avez lancé l’initiative «Sunuy milliards dou ress» pour pousser le gouvernement à donner suite aux recommandations de la Cour des comptes. Maintenant, la Dic va commencer les enquêtes. En êtes-vous satisfait ?
«Sunuy milliards dou rees», c’est une alerte pour ceux qui gèrent nos ressources publiques. L’objectif est de leur dire que rien ne sera plus comme avant. Nos ressources publiques sont si maigres qu’on ne va plus laisser une poignée de personnes s’enrichir sur le dos des Sénégalais. C’est fini, tout cela ! Nous allons continuer jusqu’au bout pour que le rapport de la Cour des comptes ait une suite.

Le procureur a réagi suite à notre plainte. Nous allons continuer de suivre car ce que nous faisons n’est pas dirigé vers ceux qui sont indexés. Ça va au-delà de ce régime. Demain, ceux qui vont remplacer ce régime, devraient s’attendre à ce qu’on leur demande la reddition des comptes. Il est inconcevable qu’une poignée de personnes s’enrichisse sur le dos des Sénégalais.

Le carnage constaté avec le fonds Force Covid-19 est intolérable. Nous attendons les enquêtes de la Dic. Après, nous allons voir quelle suite le juge va donner à cette affaire. Nous allons suivre le côté pénal, mais aussi la Chambre de discipline de l’Etat.

Le parti Pastef a adressé une lettre à la Société civile pour dénoncer les abus dont ses membres se disent victimes. Quelle lecture faites-vous de cette demande ?
Le parti Pastef est dans son rôle. Quand les arrestations deviennent une règle alors qu’elles devaient être l’exception, ça pose problème. Les arrestations dans une République, surtout pour des questions de manifestations, doivent être une exception. Il faut éviter que cela soit une règle. Cela ne veut pas dire qu’on doit encourager l’anarchie. Ceux qui manifestent doivent s’entourer de toutes les garanties légales. Il faut faire des demandes en bonne et due forme, et à temps. Dans ce cadre, il n’y a aucune raison pour l’Administration d’interdire les manifestations, car celles-ci étant consacrées par la Constitution. En plus, tout ce qu’on dépense pour contrer une manifestation est onéreux. L’Etat doit revenir à la raison, doit savoir raison garder. On a les moyens d’encadrer les manifestations, quelles que soient les dissensions. C’est ça qui mène vers l’apaisement. A l’approche des élections, on doit éviter tout ingrédient qui contribue à enflammer le pays. Déjà, il y a beaucoup de thématiques «conflictogènes» liées à l’incertitude de plusieurs candidatures. Il ne faut pas en rajouter.

Le parti Pastef a listé depuis 2018, les «acharnements sur Sonko et ses partisans». Quand ils vous interpellent, n’est-ce pas une tache d’huile sur le rôle de la Société civile, qui se devait d’être à l’avant-garde ?
Non, la Société civile a toujours été dans son rôle. Certains sont tellement engagés qu’on les taxe d’opposants encagoulés. On ne peut pas reprocher à la Société civile d’avoir été inactive. Elle est dans son rôle, en plus d’avoir son agenda. La Société civile ne doit pas articuler son rythme par rapport aux besoins des acteurs politiques car, parfois, cela peut être des sollicitations partisanes. Mais quand il s’agit d’expression de liberté, comme le cas des arrestations tous azimuts lors des marches, c’est important que la Société civile s’organise davantage. Nous allons nous organiser pour trouver une solution en parlant aux uns et aux autres. C’est l’équilibre qui est important. Il faut un juste milieu. On ne doit pas donner l’impression qu’on est des opposants.

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