Conflit foncier à Ngor: le mouvement « Ngor Debout » exige la libération des détenus et demande l’arbitrage du président Macky Sall
Face à la presse, le président du mouvement » Ngor Debout » Mamadou Ndiaye est revenu largement sur l’origine du conflit les opposant aux forces de l’ordre. Selon le président du mouvement : « Ce qui était pour une question de trois mois, a finalement duré 17 ans ». Il a expliqué que la gendarmerie venue s’installer à Ngor avait requis un site auprès de la mairie de Ngor. A cette époque, cette dernière n’avait que le centre socioculturel à lui proposer, puisqu’il s’agissait d’une installation temporaire. « Au début, la gendarmerie s’est installée dans une partie du centre socioculturel pour une question provisoire. Mais ce logement a fini par durer. Nous avons pu cohabiter 17 bonnes années avec la gendarmerie dans l’harmonie et la cohésion sociale. » dit-il. Avant de regretter que les incompréhensions ont commencés parce que, la gendarmerie a pris sur elle la décision de quitter Ngor, disant qu’elle ne peut plus laisser ses troupes dans cette zone inondable, et qu’on doit lui trouver un autre site. Toutefois, il a indiqué que les riverains inquiets de l’insécurité se sont tournés vers le général Moussa Fall qui les a assuré que ses hommes partent à Ouakam certes, mais ils seront également présents avec des patrouilles régulières, et mieux ils vont installer une brigade mobile au niveau du parking de Ngor, qui sera transformé, sous peu en brigade provisoire sous forme de containers, le temps de trouver un site adéquat pour la construction d’une brigade en bonne et due forme.
Ce qui n’a pas été fait estime Mamadou Ndiaye, parce que dit-il, le 16 avril dernier, la gendarmerie a investi le Parking en y déposant des camions de sable, de bétons et de fer, sans que les autorités administratives de Ngor ne soient informées. Alors c’est par la suite que maire de Ngor, accompagné du chef de village, de l’Imam et des autorités coutumières se rendent au Parking pour s’enquérir de la situation et demander le pourquoi du démarrage des travaux, et quel en est l’urgence ? Et pour toute réponse, « ils sont bousculés, réprimandés et finalement gazés à coups de grenades lacrymogènes « a déploré le président du mouvement.
Par conséquent dit-il au lieu d’attendre les conclusions des travaux de la commission que le gouverneur avait mis en place, la gendarmerie est venue s’accaparer, de manière unilatérale, de ce lieu, également appelé ‶Arrêt Mame Tamsir″. Fort de ce constat dit-il, la population de Ngor est accusée de ne pas accepter la gendarmerie dans son terroir. Sur ce, Mamadou Ndiaye rappelle aux forces de l’ordre qu’ils ont été accueillis à « bras ouvert, servie à la ‶Téranga Léboue″ plus d’une quinzaine d’année au grand sacrifice de Ngor privant ainsi la jeunesse de toutes activités récréatives, d’organisations de cérémonies ou de manifestations culturelles, sans broncher. Toutefois, la communauté léboue de Ngor estime que les changements climatiques, et les nombreuses constructions dans la zone d’extension, la brigade de gendarmerie, tout comme la mairie et les maisons environnantes, sont confrontées à des inondations en période d’hivernage. Chose qui font que le site soit établie en une lycée pour permettre aux élèves et aux impactés des changements climatiques de mieux vivre dans leur localité.
« Pour l’apaisement du climat social, le Chef de l’Etat est invité à apporter une réponse diligente à cette affaire et de satisfaire les populations de Ngor longtemps spoliées. » a soutenu le mouvement Ngor Debout. Par la même occasion, le mouvement exige l’arrêt des travaux sur le site et la libération des jeunes détenus surtout ceux qui doivent bénéficier d’un suivi médical régulier, la prise en charge des blessés graves et le dédommagement familles victimes des manifestations.
Ndéye Khady MBAYE GOUDIABY