Macky Sall sort du silence: « Je ne veux pas laisser un pays dans l’instabilité »

 Dans un entretien accordé à AP, vendredi, le  président Macky Sall a enfin brisé le silence , et s’est expliqué sur sa décision de reporter l’élection présidentielle. Dans un contexte de manifestations qui ont éclaté à travers le pays hier vendredi, et occasionné un mort à Saint-Louis, un autre à Dakar.

C’est sa première interview depuis l’annonce du report, et M. Sall a  choisi le media américain Associated Press (AP), pour réfuter les dires de ceux qui qualifient la décision d’ anticonstitutionnelle. 

Il y a eu plutôt une crise constitutionnelle, qui a fait que le pays avait besoin de plus de temps, pour trouver des solutions aux protestations de certains candidats exclus, sans parler du conflit entre les pouvoirs judiciaire et législatif.

 «Je ne cherche absolument rien sauf à laisser un pays en paix et en stabilité», a-t-il déclaré. «Je suis complètement prêt à passer le relais. J’ai toujours été programmé pour cela» , s’est défendu le président Sall qui a nié vouloir rester de force au pouvoir.

«Je ne veux pas laisser derrière moi un pays qui plongera immédiatement dans de grandes difficultés», s’est inquiété le Président, qui promet: «Je dis maintenant que je vais travailler pour l’apaisement, pour des conditions qui permettront au pays d’être paisible… Tenons tous des discussions inclusives avant d’aller aux élections».

Pour rappel, le parlement sénégalais a voté lundi, dans une terrible confusion,  une loi pour repousser l’élection présidentielle initialement prévue ce 25 février, au 15 décembre.

D’ici une semaine, le Conseil Constitutionnel devra statuer pour savoir s’il est d’accord avec la conclusion du parlement. Cependant, Macky Sall n’a pas voulu se prononcer sur sa posture par rapport à la décision de la cour si jamais elle rejetait le report.

«Il est trop tôt pour moi de considérer cette perspective… Quand la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai», a-t-il dit.

Macky  Sall a, enfin, appelé la communauté internationale à faire preuve de retenue et de compréhension dans ces moments de trouble,  le Sénégal qui traverse une période difficile. 

«Pendant les périodes de fragilité, nous devons être prudents… Le pays doit naviguer cette étape de transition électorale avec une lucidité et tranquillité complètes, afin que le pays continue d’avancer», a-t-il recommandé.