Les deux “ténors” de l’exécutif sénégalais sont entourés de vieux syndicalistes : Mody Guiro, Mademba, Cheikh Diop.
Des vieux qui ont chacun bouclé plus de 70 ans. Tous ont connu les régimes de Diouf, Wade, Sall et maintenant celui de Faye. Le Sénégal a vécu trois alternances politiques, mais les vieux demeurent à leur post. Quelle sera la finalité ?
La nouvelle génération ne s’en souvient certainement pas, mais c’est en 1999 que Youssou Ndour, dans une de ses chansons, demandait à Mademba, alors puissant leader syndical du secteur de l’électricité, d’arrêter les coupures de courant. Le Sutelec était à l’époque dans un combat sans merci avec le régime d’Abdou Diouf contre la privatisation de la Senelec. Mademba a même fait la prison pour cela.
Aujourd’hui, on espère que les nouveaux dirigeants auront l’intelligence de comprendre que ce n’est pas avec ces caciques qu’il faut traiter. De nouvelles têtes doivent émerger. Le monde syndical ne manque pas de cadres et d’expertises jeunes pour prendre le flambeau. Ce qui est arrivé sur le champ politique doit se répliquer sur le terrain syndical. Le nouveau régime ne gagnera rien avec ces vieux. D’ailleurs durant plus d’une décennie, les principaux combats ont été menés par les syndicats de branche, pendant que les vieux des centrales étaient dans un soi-disant pacte social.
Le Pastef qui incarne la rupture n’a pas le droit d’allouer 600 millions de subvention annuelle à une caste qui ne représente plus les travailleurs. Pendant les voyages du président, le Sénégal gagnerait à déplacer de jeunes entrepreneurs dynamiques pour qu’ils découvrent ce qui se passe ailleurs et nouent des contacts pour faire grandir leur entreprise. Le chef de l’Etat fera perdre le Sénégal en embarquant dans l’avion de vieux touristes qui n’apporteront rien au pays. Ils ont fait leur temps, ils doivent libérer le siège au profil des jeunes.
Ce besoin de nettoyage ne se limite pas uniquement au monde syndical. Les organisations patronales ont aussi besoin d’un coup de balai qui emportera les Baidy Agne et autres Mbagnick Diop. Il faut oser entreprendre des réformes courageuses pour que le secteur privé national puisse enfin décoller.
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